>OCTOPUSSY'S GARDEN, une installation éphémère

Pour les Portes Ouvertes de Belleville 2003, je voulais honorer la création dans son principe féminin. Or qu'est l'utérus sinon un atelier organique ? J'ai donc mis mon atelier en situation de représenter une matrice : entièrement entouré d'une toile blanche, fluide et mouvante, où s'accrochaient de grandes créatures en papier de soie. Dans un repli restaient collés les embryons non viables ou morts avant terme: la mort est présente dans la vie. L'arbre de vie, symbolisé par un mètre aux bourgeons faits de préservatifs évidés surgissait derrière plusieurs rangées de pinces et de pinceaux dressés comme des cierges ou des ex-voto.
Au sol j'ai peint embryons et placentas au milieu de mes outils de travail.
L'aspect éphémère imposé par les Portes Ouvertes convenait pour exprimer l'extrême fragilité des probabilités de vie, et de notre vie par définition.
Dans le mystére d'un repli central on découvrait l'Octopussy, la poulpe mère, clignotant dans son antre rayé de noir par les nœuds papillon du père, déroulés et piqués de quelques viriles médailles.

L'environnement sonore de Denis Mercier et la voix familière et incompréhensible de la chanteuse Nathalie Duong accompagnaient les visiteurs.
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